Mon zapping à moi
Publié le 15/05/2009 à 10:22 par psychopitre
Si je n'avais pas tant besoin du regard des autres, je laisserais libre cours à ma misanthropie, et alors, là, ça fait froid dans le dos" ...Pierre Desproges.
Hier matin, après l'averse, je faisais la queue(je patientais, quoi) chez mon pharmacien qui est aussi un copain charmant, compétent et plein d'humour (l'humour juif, c'est celui qui dit qui y est) il goûte comme moi la prose élaborée et cinglante du grand Pierre Desproges...c'est une petite pharmacie de quartier à la clientèle d' habitués, il badine volontiers avec chacun; faut pas être pressé, quoi!
Tandis que j'attendais sagement mon tour, devant moi, une énorme masse humaine (...) vêtue d'un imper noir, d'une paire de bottes jaunes, la face rougeaude et le cheveu rare, myope comme un micro-ondes, piaffait d'impatience , alors qu'elle n'avait plus rien à faire, en attendant "des chiffres et des lettres". Flanquée d'un couffin chargé de légumes dont l'odeur se confondait avec celles de l'officine,(le céléri parfume particulièrement), elle vociférait toute seule. affalée sur le comptoir; après avoir rétabli la peine de mort, elle distribua ses"brèves de comptoir" toujours affalée dessus avec conviction et véhémence.
Elle me faisait penser à Georgette Anys, cette actrice des années 50 accorte et callipyge qui, dans "la traversée de Paris" exploitait les Juifs pour mieux les dénoncer, en "bonne française " qu'elle était, bien entendu...
Tandis que je me tenais sagement à environ 55 cm derrière, elle se retourna soudain et me fusilla du regard; 'vous permettez?... ne sachant pas ce que je devais permettre, je me reculai d'un pas; le pharmacien me jeta un rapide coup d'oeil complice, m'exhortant à ne pas répondre, connaissant mon sens de la réplique facile...
La gorgone sortit de son cabas, d'entre les carottes et les poireaux, une ordonnance froissée longue comme la charte des droits de l'homme... (ah les généralistes et les ordonnances à rallonge)!
"Ah la la , c'hai pas c'que j'ai fait au Bon Dieu, mais j'ai toutes les maladies...manque plus que la grippe du cochon, et ce sera complet!"
C'est alors que je fus atteint de plein fouet par une hallucination visuelle; en un quart de seconde, je vis cette chose à quatre pattes, toute nue, reniflant d'un groin truffié, et flanquée d'une portée bavante; à la seule évocation de ce spectacle inique, je décidai in petto et sur le champ, de ne plus manger de cochon... et de lui laisser ma part, car elle devait en être friande, au taux supposé de cholestérol qu'elle promenait!
Pourtant, je vous jure, Mon Dieu, que je suis un bon pêcheur, donc bon catholique! même si je pratique peu...
Et la dame(sic), de me prendre à témoin en me gratifiant d'un sourire édenté;
"S'cusez-moi, hein, j'suis bavarde"!
Je regarde fixement mon pote empoisonneur(c'est lui qui le dit) 'Tu devrais prévenir certains clients, qu' ils sont plus prédisposés que d'autres à l'avoir, la grippe du cochon...ne serait-ce que par mimétisme!
Au revoir, m'sieurs-dames, dit Georgette.
Nous n'étions que deux hommes; mais les cochons ne font pas de ségrégation; et les animaux ne savent pas qu'ils vont mourir, ça ne les empêche pas d'être mangés par tout le monde...
Publié le 29/04/2009 à 12:00 par psychopitre
Nous vivons dans un monde où l'hypocrisie atteint des sommets vertigineux...il y a eu l 'affaire dramatique du sang contaminé, où le mercantilisme l'emporta sur l'espèce; un incroyable paradoxe; le sang est normalement fait pour sauver des vies... c'est un médecin qui a porté le chapeau, même si c'est logique, d'autres, et non des moindres, ont bien dormi depuis...
Les hôpitaux manquent de sang manque de dons du sang....d'autant qu'à chaque prélèvement, on jette la moitié du sachet;
alors, braves gens, donnez, donnez! mais seulement si vous êtes normal...parfaitement; parce que si votre orientation sexuelle va vers votre semblable;( c'est écrit dans la bible: aimez-vous les uns les autres) bref, si vous êtes inverti, homo, gay , une sale bête, quoi; votre sang est "contaminé", on doit le voir à travers la veine... même si vous fournissez un test récent d h i v négatif...interdit...
Scandaleux, proprement; mais au fait, si ça ne se voit pas, comment elle le sait la dame (ou le monsieur) qui vous pique, que vous êtes gay?
Une chasse aux sorcières? brouu ça fait froid dans le dos;
François Mitterand avait fait retirer de la charte de L 'OMS l intitulé de "fléau social" concernant l'homosexualité, à des fins électoralistes, et si les rubans roses apparaissent sur les tombes de la commémoration des déportés, le sang des homos n'est pas encore assez rouge; les plaquettes des gays ne coagulent pas...car si tu coagules, comment veux-tu...
Hardi les tapettes, puisque vous êtes une population à risques, gardez vos plaquettes, vous en avez bien besoin: le chemin de la victoire est encore long....
Publié le 22/04/2009 à 12:00 par psychopitre
...Mourir ce n'est rien, mais vieillir, ah vieillir...chanson de Jacques Brel...
En voici quelques unes qui vous réconcilient presque avec la vieillesse; mademoiselle Danielle Darrieux, mademoiselle Line Renaud et, entendue ce matin à france Inter, mademoiselle Juliette Gréco;
"Je ne vais jamais aux enterrements, j'ai horreur des certitudes"!
Tout est dit dans cette petite phrase de la part dune femme qui a eu une vie extrordinaire: à quatre vingt un ans aux prunes, elle loue le théâtre des Champs Elysées (rien que ça!) pour 4 concerts(...) en juin; certes , elle sussure désormais plus qu' elle chante, il n'empêche qu'elle remplit les salles; on applaudit la légende de l'égérie de Saint Germain des Prés, à une époque où "il était urgent de rire" précise-t-elle;
oui décidément, voilà une grande dame qui vous réconcilierait presque avec la vieillesse; car, il y a deux vieillesses; les maisons de retraite sont pleines de mémées ( les pépés sont plus rares) geignardes, déprimées...on a la vieillesse de sa vie, voilà une certitude!...alors, vive mademoiselle Gréco!
il faut tout de même remarquer qu'il s'agit de femmes; alors vive les femmes...
Publié le 30/03/2009 à 12:00 par psychopitre
...L histoire se passe dans un petit village de Bourgogne; il est instit, pardon professeur des écoles ( ah la sémantique démago!)
Lui il a neuf ans; il a montré son petit oiseau en pleine classe.
l' instit est marrant; il sort son objet...contondant, et dit au gamin "qu'il va couper tout ce qui dépasse!"
paf au gnouf!
Ma génération a connu les instituteurs qui vous tordaient les oreilles, vous assénaient des coups de règles sur les doigts, et vous passiez des heures au piquet. parce que vous étiez dissipés!..
Attention, il ne s'agit pas de faire l'apologie de la discipline militaire et réactionnaire;le coup du c 'était mieux avant!
là, il semble que l'affaire s'achemine vers un dénouement satisfaisant pour l'instit; les parents ont retiré la plainte, et il aurait eu un tas de lettres de soutien...une solidarité aussi innatendue que bienvenue...
Nous vivons dans une société de plus en plus policière favorisant la parano toujours prête à exploser... on voit des pédophiles, des psychopates, des schizos partout, partout..il est vrai que quand on voit le monsieur, il a l'air très addicte...mais quand on lève le coude on a la main au bout. et on est rarement pervers...!tous les métiers qui ont avoir avec les enfants sont à risque;..imaginons que le petit prof ait exhibé un préservatif...quand on choisit de s'occuper d'enfants, c'est surtout pour perpétrer notre propre enfance... tous les psychanalystes vous le diront...
Tout de même, que faisait-il avec un cutter dans son cartable, notre bonhomme? ah j'y suis: c'est pour tailler...les crayons; l'éducation nationale n'a plus les moyens; le mamouth n'est pas encore assez dégraissé...
Quant au gamin, il est déjà très narcissique; il faut lui dire...pour l' instant il apprend les épithètes: ...les attributs...après, seulement!
Publié le 12/03/2009 à 12:00 par psychopitre
C'est l'histoire de mon clown, qui fait rire les enfants; le plus beau métier du monde; il le parcourt,ce monde pour que les pères restent des enfants; et puis un jour, il perd...son enfant; alors, il ne quitte plus le maquillage, il peint ses larmes figées sur les joues; un matin, il se rend au cimetière, cueille la marguerite,la dépose sur la tombe, près de la photo de sa fille; il se fait une bouche en accent pointu pour figer son sourire; et se recueille tant , qu'il entre dans la photo...
Publié le 20/02/2009 à 12:00 par psychopitre
On peut se demander si nos dirigeants de tous poils vivent dans le même monde que nous autres dirigés...
Il y a peu, monsieur Jean-François Coppé, regard suffisant et lipe condescendante, affirmait dans la petite lucarne, que la plupart de "nos concitoyens" gagnait entre 3000 et 4000 euros par mois! aussurément, voilà un monsieur qui ne connaît pas le prix de la baguette...
Il est assez juste que l'argent aille à ceux qui se donnent du mal...on ne fait pas bac plus dix pour gagner le smic... pourtant ce ton énarque et autres grandes écoles qui font les élites de notre société est repérable...le ralliement au divin panache...ces messieurs et dames ainsi que leur entourage ne regardent pas l'heure (ils ont du personnel ) et surtout, il n'ont pas le temps...ils ont cependant pour la plupart le signe corporatiste de la réussite: la Rolex; ce petit bijou à l'élégance discutable coûte de trois mille à quinze mille euros ( celles incrustées de diamant) et dépasse ostensiblement du poignet de la chemise, dûe probablement à l'élasticité du bracelet.
Vraiment, pas de quoi être impressionné... comme dit monsieur Séguéla, tout le monde a, ou devrait avoir une Rolex, car si à cinquante ans, on n'a pas de Rolex, c'est qu'on a raté sa vie...mot pour mot! il a eu beau prétendre que la phrase était sortie de son contexte, tout de même ! dans contexte il y a ...texte! même Julien Dray, qui a une (chère) passion horlogère, ne la joue pas Rolex; faut dire que c'est un homme de gauche; il a le bling bling moins clinquant...
Ce samedi, c'est le salon de l'agriculture; le mari de la chanteuse ne peut pas se défiler, c'est le premier homme de France: il y sera... il vient d'avoir cinquante quatre ans, et il a parfaitement réussi...gageons que pendant la visite au pas de charge, il ne portera pas sa Rolex; car si les bouseux sont des pauv' cons, leurs bêtes ne savent toujours pas lire l'heure...
Publié le 07/02/2009 à 12:00 par psychopitre
Selon le vieil adage; le malheur des uns fait quelque fois le bonheur des autres, il se trouve des petits malins qui ont loué des garages ou hangards pour vendre aux pauvres, dans des cartons éventrés tombés de quelques camions, des denrées alimentaires...périmées. Certaines denrées supportent mieux une extention de la date que d'autres; la viande surtout vieillit mal ; oh, allez, en boulettes avec beaucoup d'ail et de piments, ça passe...mal, mais ça passe...à la guerre...le lait tourne? prenez une casserole carrée (Pierre Dac!) le camembert à consommer avant le printemps de l'année dernière, peut très bien faire l'affaire en ces temps difficiles... mettons-le dans les nouilles, le clacos! les petits vers avec les farfalles... tout se recycle (voir Paris et ses vélibs)!
Tiens, moi qui vous parle,(façon de parler!) j'avais oublié un yaourt nature que je m'étais réservé pour le réveillon de Noël...et bien je l'ai introduit dans le fondement d'un poulet pour le rendre plus moëlleux...bonne idée, me direz-vous, mais moi, j'ai pu me le payer ce poulet, et fermier qui plus est...je vous répondrais que...oui!
Ainsi, il y a des gens qui dégustent des mets raffinés en se tordant de rire, les pauvres bouffent périmé en se tordant aussi, mais en se marrant moins...que les pauvres se rassurent: si la crise leur reste sur l'estomac, les autres n'ont pas fini d'en chier...
C'est ça qu'on appelle la solidarité...